Le Fort de Bard présente un événement spécial et de grande valeur dans le cadre de sa saison d’exposition hivernale : un tableau événement qui rendra plus précieux les espaces de la Chapelle militaire.
Il s’agit de l’œuvre Portrait d’une dame, de Gustav Klimt (Vienne 1862-1918), un des artistes les plus importants et les plus célèbres de la Sécession viennoise, appartenant à la Galerie d’art moderne Ricci Oddi de Piacenza.
La toile – datable entre 1916 et 1917 – est une des trois œuvres du grand maître viennois présente sur le sol italien et la seule à avoir été acquise par un collectionneur privé, contrairement à la Judith de la Ca’ Pesaro de Venise et aux Trois âges de la femme de la Galleria Nazionale d’Arte Moderna de Rome. Le tableau a été acheté en 1925 par Giuseppe Ricci Oddi, un noble de Plaisance, pour sa propre collection. Le tableau a d’abord été exposé dans la salle de billard de sa résidence, avant d’être transféré dans la galerie créée par le collectionneur lui-même et ouverte au public à partir de 1931. L’histoire du tableau, marquée par des événements aventureux, est dévoilée à travers un aménagement saisissant qui servira de prélude et de cadre à l’œuvre, grâce à un projet organisé par Fort de Bard, Galleria d’Arte Moderna Ricci Oddi et Skira.
La toile a été peinte durant la dernière période d’activité de Klimt, lorsque sa peinture devient moins précieuse, se laissant aller à des coups de pinceau presque hâtifs qui trahissent une approche plus émotionnelle, ouverte aux atmosphères expressionnistes. L’identité de la femme représentée n’est pas connue, mais il s’agit probablement d’un des nombreux modèles qui ont posé pour l’artiste.
Le tableau doit sa célébrité aux événements incroyables qui y sont liés. C’est une lycéenne de Plaisance, Claudia Maga, qui, en 1996, a eu l’intuition de la genèse très particulière de l’œuvre, confirmée ensuite par les analyses auxquelles la toile a été soumise : Klimt l’a peinte sur un portrait antérieur, que l’on croyait perdu, représentant une jeune femme au visage et à la pose identiques à ceux du portrait actuel, mais habillée et coiffée différemment.